Un tag décorait la façade de l’institut Saint Thomas. Un
mot, un seul, s’étalait : Bagne. Le directeur était furieux et avait
demandé à tout le personnel d’être aux aguets pour réussir à attraper le
coupable.
Il fallut deux jours pour qu’une piste se dégage, une femme
de service avait entendu une conversation dans les douches qui laissait penser
que Marie Esteban savait des choses. Monsieur Delavarenne, notre cher
directeur, décida de prendre les choses en mains et la convoqua dans son
bureau.
Depuis vingt minutes j’attends assise sur un banc à me poser
des questions sur la raison de cette convocation. La secrétaire me regarde avec
un petit sourire en coin qui ne me rassure pas.
Enfin elle me fait signe de pénétrer dans le bureau. Le
directeur m’interpelle :
— Vous devez être fière de vous ! Silence ! Les
mains dans le dos et laissez-moi parler…
Je me mets à trembler, cette entrée en matière et la réputation
du directeur me font craindre le pire.
— Vous savez ce qui arrive dans un bagne aux mutins ?
Ils sont fouettés nus au milieu de la cour avant de se voir confier les pires
travaux forcés, heureux de ne pas être pendus.
Mes tremblements augmentent, le mot bagne me fait comprendre
le sujet de cette convocation. Mais je ne comprends pas trop pourquoi c’était moi
qui suis ici et non ma copine Sandra qui pourtant est l’auteure du tag.
— Marie, vous savez que couvrir le responsable d’un forfait
c’est être son complice ?
Je regarde le directeur. Comment donc sait-il tout cela ?
Il me coupe dans mes pensées.
— Déshabillez-vous pendant que je réfléchis un instant à
votre sanction.
Je sais que ce n’était pas le moment de discuter. La peur se
diffuse. Cravate, chemisier, jupe, je retire lentement mon uniforme. Il ne me reste que ma culotte sage et
réglementaire en coton blanc et mon soutien-gorge, blanc lui aussi. Le
directeur lève les yeux.
— Le reste aussi puis mains sur la tête.
Il reste les yeux fixés sur moi pendant que je retire mes
sous-vêtements et me présente nue. La position de mes mains redresse ma
poitrine et laisse visible mon bas-ventre décoré d’une touffe bien taillée en
triangle de poils bruns.
— Vous avez envie d’être fouettée au milieu de la
cour ?
Je sens des larmes qui coulent sur mes joues. Mes pensées ne
sont plus trop claires. Je m’imagine nue, exposée à la vue de tous et le fouet
s’abattant. La peur me fait de nouveau trembler.
— Pitié monsieur, pitié… Je n’ai rien fait…
Le directeur me regarde.
— Je sais que vous êtes complice. Votre seule chance d’éviter
la sanction c’est de coopérer. Mais libre à vous de choisir le fouet.
— Coopérer ? je cherche un espoir.
— Il me faut le nom du coupable et vous le connaissez.
— Mais je ne peux pas dénoncer ma copine !
— C’est votre choix. Vous avez le droit de préférer le fouet
en public.
Je me tais. Le directeur se lève.
— Bon, j’ai assez perdu de temps. Suivez-moi, que je vous
installe au milieu de la cour en attendant la suite. Je suis sûr que vos
hurlements sous le fouet feront comprendre à tout le monde que je ne plaisante
pas.
— C’est Sandra. C’est Sandra, pitié, pas le fouet, pitié
monsieur.
J’ai craqué, je sais que ce n’est pas bien de dénoncer une
copine, mais j’ai trop peur.
Bientôt Sandra va nous rejoindre...
Pas beau de dénoncer un copine.
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